Pamela Badjogo est une chanteuse gabonaise qui a su se faire une place dans le paysage musical africain et international. Avec son troisième album, Yiêh, sorti en 2024, elle livre un témoignage de sa résilience, de son identité et de sa diversité.
Après quatre ans d’absence, elle a décidé de retourner dans son pays natal pour présenter son nouvel album, « Yiêh », qui signifie ‘‘guérir’’ en langue fang du Gabon.
‘‘C’était beau d’arriver dans un pays où les gens sont de nouveaux optimistes. Pour le concert, on a fait salle comble. Et j’ai vendu tous les CDs ! Je ne m’y attendais pas’’, confie-t-elle au micro de RFI Musique.
Pour réaliser son album, Pamela Badgjogo a fait appel à Kwame Yeboah, un musicien et producteur ghanéen, qui a travaillé avec des grands noms de la musique africaine, comme Pat Thomas, Ebo Taylor. Séduite par sa touche pop, sa maîtrise des guitares high-life et sa capacité à s’adapter à son univers musical elle lui fait écouter son album.
« Dès que je lui ai fait écouter mes maquettes, il a posé les guitares ghanéennes sans rien changer. »
La rythmique high-life étant proche de la musique traditionnelle gabonaise, Kwame a également contribué à affiner le positionnement de la voix de Pamela, pour qu’elle sonne plus actuelle, plus légère, moins folklorique.
Un album vivant
« Yiêh » est un album qui raconte une histoire, celle de la guérison de Pamela Badjogo, suite à des événements tragiques qui ont marqué sa vie ces dernières années. Elle y exprime sa force intérieure, son lâcher prise, son amour de la vie. Cet album est une vraie introspection, il raconte une histoire : ‘‘comment on peut se retrouver au fond du « fossé » et comment en sortir.
La chanson-titre, « Yiêh », est le point de départ de cet album. Elle l’a composée entièrement, avec un riff rock à la guitare et des claviers très légers, presque naïfs. Elle y chante en fang, en français et en anglais, mélangeant les langues comme les influences musicales. Pour la diversité, elle fait appel à des musiciens, comme Moise Ouattara (batteur burkinabè de Rokia Traoré), Indy Dibong (guitariste de Tony Allen) et Élisée Sangaré, son fidèle compagnon de scène.
« À la production, j’ai aussi élargi les possibilités avec Aron Ottignon, qui a accompagné Stromae, et que j’avais rencontré au Womex. Je ne me suis pas privée ! ».
« Yiêh » est un album riche, coloré, émouvant, qui témoigne du talent de Pamela Badjogo, de sa générosité et de sa diversité. Voyageuse inclusive d’afro-pop, Pamela invite le public à guérir avec elle.
Kassi Wiyowu © www.africmayaa.info